« Vivre avec soi »

J’imagine que peu de gens parmi vous ont eu l’occasion de vivre « avec eux même ». Je m’explique. Un bateau de course aussi grand soit il, est composé de plein de choses mais d’un minuscule habitacle, où l’eau douce n’y est pas courante. Et puis on est seul, et on a peu de vêtements, alors au moins si on refoule du bec ou qu’on sent des aisselles, on va pas gêner le voisin. Moi qui à terre, suis quelqu’un qui fait plutôt attention à sa personne, en tous cas attention à ne pas gêner son entourage, que ce soit par une odeur corporelle ou buccale, ici je me retrouve dans une situation un peu particulière. Et oui, ma dernière vraie douche remonte à La Corogne (8 novembre) et ma douche d’eau de mer avec mon savon spécial eau de mer (à utiliser lors de vos croisières svp, les poissons au mouillage vont en seront reconnaissants) du 14 novembre devant Madère, vous voyez donc le tableau olfactif, on est le 21. Attention cher lecteur, je fais tout de même ma petite toilette personnelle quotidienne…! Mais on dirait que rien n’y fait. Je crois que je suis arrivé à un point où je n’en pue plus 😉 C’est étrange comme sensation, de s’auto-dégouter. Je suis plutôt à remarquer dès que quelqu’un sent un peu la transpiration, mais alors là, c’est toute la transpiration dues aux heures de winch qui s’est accumulée pour former ce relent si nauséabond. Donc je l’avoue, je pue ! Je rêve donc de mon bain sans fin à l’hôtel Arrawak, arrivé en Guadeloupe, et je me demande si mes fringues seront tout de même récupérables 😉
Et vous savez ce que je vais faire maintenant… prendre ma douche d’eau de mer ! Sous les alizés, seul sur mon bateau, quel luxe 😉
Romain sur l’Atlantique, à 1350 milles nautiques de l’arrivée